Les actionnaires de Vivendi ont approuvé, lundi 9 décembre 2024, le projet de scission du groupe en quatre entités : Canal+, Havas, Louis Hachette Group et Vivendi. Une étape nécessaire avant la scission effective du conglomérat et les nouvelles cotations sur différentes places financières.
Une nouvelle ère pour le groupe Vivendi
C’est un “nouveau chapitre” qui s’ouvre pour Vivendi, comme l’a fait savoir son président, Arnaud de Puyfontaine, lundi 9 décembre. Avant qu’il ne prononce cette déclaration, les actionnaires du géant français des médias et de l’édition ont approuvé le projet de scission du groupe en quatre entités. Les trois résolutions qui étaient mises au vote ont chacune été validées à plus de 97 %. Cette étape était essentielle avant la scission définitive du conglomérat et la définition de nouvelles cotations en Bourse.
Canal+, Havas (communication) et Louis Hachette Group sont désormais cotés séparément de Vivendi, sur des places financières distinctes. L’objectif : “passer d'un modus operandi de fratrie aujourd'hui à une forme de cousinade entre entités demain”, avait déclaré Arnaud de Puyfontaine, fin octobre, dans Les Échos. Le groupe Bolloré, qui détenait jusqu’alors 29,9 % de Vivendi, reste “un actionnaire de référence dans les quatre sociétés”.
Quatre entités cotées séparément en bourse
Depuis le 16 décembre, Canal+ est coté à la Bourse de Londres, Havas (communication) à Amsterdam et Louis Hachette Group sur le marché Euronext Growth, régulé mais non réglementé. La holding Vivendi, quant à elle, reste en Bourse à Paris. Le point de départ de cette opération avait été annoncé il y a un an, lorsque “le cours de bourse de Vivendi ne reflétait pas la véritable valeur de ses actifs”, comme l’a rappelé Yannick Bolloré, fils du milliardaire Vincent Bolloré et président du conseil de surveillance de Vivendi, le 9 décembre. Le conglomérat avait connu une décote de 44 %, ce qui constituait “un handicap pour nous, actionnaires, et pour le développement de nos activités”. La scission était, selon lui, la voie permettant “de créer de la valeur pour l’ensemble des actionnaires”.
Des débuts contrastés
À la fin de leur première journée en Bourse, les quatre entités issues de la scission de Vivendi ont connu des accueils variés. À Londres, Canal+ a chuté de près de 22 %. Une baisse attendue par Maxime Saada, président du directoire du groupe Canal+, la place britannique étant jugée plus risquée que la place parisienne. À Amsterdam, le publicitaire Havas est resté stable, tandis que sur le marché Euronext Growth, Louis Hachette Group (qui regroupe Hachette Livre, numéro 1 français du secteur, Relay dans la distribution, et des médias tels qu’Europe 1, le JDD, Voici et Géo) a grimpé de 27 %. Enfin, en Bourse à Paris, la holding Vivendi a bondi de 42 % par rapport à son cours d'ouverture. À terme, le groupe espère que la somme des quatre valeurs indépendantes monte et dépasse la valorisation de Vivendi avant scission.