La biotech française Enterome, spécialiste des thérapies issues du microbiome, vient d’annoncer une levée de 19 millions de dollars pour accélérer le développement clinique d’EO2463, son candidat-médicament phare contre le lymphome folliculaire. Cette injection de capital doit permettre à la société de mener à bien l’essai clinique SIDNEY en cours, d’exploiter les premières données intermédiaires et de préparer le lancement d’un futur essai pivot.
Un tour de table structurant, mené par des partenaires de référence
Cette levée associe plusieurs acteurs majeurs du financement en oncologie. Le nouvel investisseur américain IFLI (Institute for Follicular Lymphoma Innovation) apporte 9 millions de dollars, décaissés par étapes au fil de l’avancement du programme clinique. Les 10 millions restants sont apportés par des partenaires historiques de la biotech, notamment la Leukemia & Lymphoma Society (via son programme TAP), SymBiosis, Seventure Partners, Primo Capital et Lundbeckfonden BioCapital. Ce tour de financement confirme la solidité du réseau d’Enterome, ainsi que la crédibilité scientifique et clinique de son approche thérapeutique. Pour Pierre Bélichard, CEO d’Enterome, l’entrée d’un investisseur aussi spécialisé que l’IFLI valide le potentiel différenciant d’EO2463, basé sur une technologie propriétaire baptisée OncoMimics™.
Une nouvelle génération d’immunothérapies ciblées
EO2463 est une immunothérapie de nouvelle génération, développée pour stimuler le système immunitaire contre les lymphocytes B malins responsables du lymphome folliculaire. Elle s’appuie sur une série de peptides synthétiques conçus pour imiter des antigènes tumoraux spécifiques (CD20, CD22, CD37, CD268), combinés à un peptide universel CD4 (UCP2) pour optimiser la réponse immunitaire. Cette approche “off-the-shelf” (prête à l’emploi) offre l’avantage d’une fabrication standardisée, plus rapide et moins coûteuse que les thérapies cellulaires personnalisées.
Les premiers résultats cliniques obtenus dans la cohorte “watch-and-wait” sont prometteurs, notamment chez des patients atteints de lymphome folliculaire qui ne reçoivent pas encore de traitement standard. Les données de cette étude seront présentées lors du congrès ICML de Lugano, le 21 juin 2025. Des premiers éléments ont déjà été partagés au dernier congrès de l’ASCO, suscitant un intérêt croissant dans la communauté scientifique.
Cette levée va permettre à Enterome de poursuivre sereinement l’essai clinique SIDNEY, qui recrute plus de 50 patients et évalue EO2463 seul ou en combinaison avec des traitements de référence comme le rituximab ou le lénalidomide. La société prévoit aussi de renforcer ses analyses de biomarqueurs pour identifier les profils de patients les plus susceptibles de bénéficier du traitement.