D’une durée limitée dans le temps, les crédits à court terme permettent de faire face à un décalage de trésorerie ou d’anticiper le paiement d’une créance, tout en préservant les fonds propres de l’entreprise. Ils peuvent principalement prendre deux formes différentes : le crédit de trésorerie et le crédit de mobilisation de créances.
Qu’est-ce qu’un crédit bancaire à court terme ?
Le crédit à court terme est un prêt d'une durée généralement inférieure à un ou deux ans. Son objectif est principalement de rééquilibrer la trésorerie de l'entreprise en fonction de ses besoins immédiats. À titre d’exemple, cette solution de financement peut être mobilisée par l’entreprise pour :
- financer une période de stockage ;
- couvrir un délai de fabrication ;
- couvrir un délai de paiement accordé à un client ;
- répondre à un besoin de financement saisonnier.
Tout l’intérêt des prêts à court terme est de permettre à la société de faire face aux dépenses courantes liées à son activité (loyers, salaires, échéances, etc.), tout en préservant ses fonds propres. Ce mode de financement doit néanmoins être utilisé avec parcimonie car, à terme, il peut impacter la situation financière de l’entreprise.
Quelles sont les solutions de crédit à court terme ?
On distingue principalement deux grandes familles de crédits à court terme : les crédits de trésorerie et les crédits de mobilisation de créances.
Les crédits de trésorerie
Comme leur nom l'indique, les crédits de trésorerie permettent à l'entreprise d'améliorer sa trésorerie afin de pouvoir financer ses besoins courants (charges d'exploitation, salaires, etc.).
- Le crédit à court terme « classique » : ce type de prêt est principalement accordé aux entreprises confrontées à des décalages importants et plus ou moins longs de trésorerie. Ces décalages peuvent notamment être dus à un pic temporaire d'activité ou à un cycle d'exploitation spécifique (activité saisonnière, etc.). Les intérêts sont généralement proportionnels à la durée du crédit et au montant emprunté. Le remboursement intervient le plus souvent lorsque l'entreprise dispose d'entrées de trésorerie (à la suite de ventes par exemple).
- La facilité de caisse : il s'agit d'une autorisation de découvert dont la durée est extrêmement limitée (2 ou 3 jours dans le mois par exemple). Ce crédit permet ainsi de couvrir les décalages de trésorerie ponctuels et d'un montant relativement faible. Il peut être utilisé pour faire face à un imprévu, tel qu'un retard de paiement d'un client par exemple. L'entreprise doit alors verser des agios proportionnels au montant du découvert et à sa durée. Des frais et des commissions peuvent également être dus.
- Le découvert autorisé : ce type de crédit prend également la forme d'une autorisation de découvert, mais dont la durée est généralement plus importante (un an par exemple). Il permet ainsi de faire face à des décalages de trésorerie réguliers, dans la limite d'un certain montant négocié auprès de la banque. L'entreprise doit s'acquitter d'agios, généralement versés tous les trimestres, mais également de frais et de commissions.
- Le crédit de campagne : ce type de prêt vise à financer les besoins d'une entreprise ayant une activité saisonnière (dans le secteur du tourisme ou des vendages par exemple). Il permet ainsi de répondre aux besoins de trésorerie durant les périodes sans activité. L'entreprise doit s'acquitter d'intérêts proportionnels au montant emprunté et à la durée du crédit.
Bon à savoir : les banques analysent scrupuleusement la situation financière des entreprises avant de leur accorder un crédit de trésorerie, notamment pour ne pas financer des entreprises défaillantes ou dont le futur est compromis. C’est d’ailleurs pour cette raison que des garanties peuvent être demandées à l’emprunteur (fonds de garantie, nantissement du stock, cautionnement, hypothèque, etc.).
Les crédits de mobilisation de créances
Le crédit de mobilisation de créances (CMCC) est l'autre grande forme de crédit à court terme. Il permet à une entreprise d'obtenir un financement à la hauteur des créances commerciales qu'elle possède, constatées le plus souvent par l’édition d’une facture. Il s’agit ainsi d’une forme d’avance sur un encaissement futur : l’entreprise est payée immédiatement par l’établissement financier, sans avoir besoin d’attendre le règlement de son client.
Le crédit de mobilisation de créances peut principalement prendre deux formes différentes.
- L’escompte : cette opération permet à une société d'obtenir un paiement anticipé de ses créances commerciales via le versement d'une avance immédiate par l'organisme prêteur. Les clients de l'entreprise doivent néanmoins signer une lettre de change, imposant un paiement à la banque à une certaine échéance. Des frais, des commissions et des agios (couvrant la période entre le versement et le paiement du client) doivent être assumés par l'entreprise. En cas de défaut de paiement du client, la banque peut néanmoins se retourner contre l’entreprise et déduire le montant de la lettre de change de son compte bancaire. Charge à l’entreprise de se retourner contre le client en défaut de paiement par la suite.
- Le Cession Dailly : cette opération fonctionne de la même manière que l'escompte, mais le client n'est pas au courant du transfert de propriété de sa dette à la banque car il n'a pas à signer de lettre de change. En plus d'offrir un gain de temps indéniable, cette solution est accessible aux sociétés qui n'ont pas la possibilité d'émettre d'effets de commerce sur leurs clients (entreprises publiques, entreprises parapubliques, etc.). L'entreprise doit s'acquitter d'intérêts, dont le montant couvre la période allant du transfert de propriété à l'échéance de la facture, mais aussi de commissions.
Bon à savoir : dans le cadre d'un Cession Dailly, l'entreprise doit remettre un bordereau à la banque, listant l'ensemble de ses créances commerciales. Appelé « Dailly », ce document doit notamment indiquer la mention « Acte de cession de créance professionnelle », la date, la signature du représentant légal de l'entreprise, l'objet de l'opération et la liste de toutes les créances mobilisables, précisant le nom des clients. En contrepartie, la banque accorde à l'entreprise un découvert autorisé (financé grâce aux créances) ou une nouvelle ligne de crédit sur un compte bancaire.
Quelles sont les autres solutions de financement à court terme ?
Bien qu’il ne s’agisse pas véritablement de crédits, d’autres solutions de financement à court terme sont accessibles aux entreprises pour financer un besoin ponctuel de trésorerie.
- L'affacturage : aussi appelée « factoring » en anglais, cette opération consiste à sous-traiter le recouvrement des factures à une société financière. En l'échange d'une commission, cette dernière se charge de recouvrer les fonds, de gérer les éventuelles dettes et de reverser les fonds à l'entreprise.
- Le crédit de préfinancement de marchés publics : cet outil est réservé aux entreprises adjudicataires d’un marché public ou privé. Il permet de financer l'activité le temps du démarrage du marché, dans l’attente d’être payé par le commanditaire. Ce crédit sert donc à financer les premiers frais nécessaires à la réalisation du marché.
- Les avances sur marchandises : elles permettent à une entreprise disposant de marchandises de bénéficier d'une avance de trésorerie pour financer la constitution de son stock. En contrepartie, l'établissement prêteur prend une garantie sur les marchandises (mise sous gage) afin de se prémunir de tout risque de défaillance de la part de l'entreprise emprunteuse.
- Le Dailly étranger : aussi appelée mobilisation de créances nées sur l'étranger (MCNE), cette solution permet à une entreprise exportatrice de mobiliser ses créances export afin d'obtenir une avance de la part de la banque, sans attendre le règlement du client. Selon les besoins de l’entreprise, le Dailly étranger peut prendre la forme d’un escompte ou d’un Cession Dailly, mais réservé aux seules créances internationales.
- Les crédits par signature : dans le cadre d'une telle opération, l'établissement financier s'engage contractuellement à remplir les obligations de l'entreprise auprès des tiers (fournisseurs, clients, etc.) si celle-ci est défaillante et ne peut plus les assumer. Cela peut notamment prendre la forme d'un cautionnement bancaire à l'occasion d'un marché public ou privé.