Quand on lance son activité, la micro-entreprise semble souvent la solution la plus simple. Et c’est vrai. Mais dès que le chiffre d’affaires augmente ou que les charges explosent, la question revient : faut-il passer au régime réel ?
Voici un comparatif clair pour comprendre les différences entre ces deux régimes… et choisir le bon au bon moment.
La micro-entreprise : simple, mais limitée
La micro-entreprise (anciennement auto-entrepreneur), c’est la porte d’entrée idéale pour tester une activité :
- Pas de comptabilité compliquée
- Charges sociales et impôts calculés sur le chiffre d’affaires
- Franchise de TVA en dessous de 39 100 € (prestation) ou 91 900 € (vente)
- Déclaration mensuelle ou trimestrielle en ligne
Mais ce régime a deux limites majeures :
Vous ne déduisez aucune charge réelle (loyer, matériel, logiciel, etc.)
Votre chiffre d’affaires est plafonné (77 700 € ou 188 700 € selon l’activité)
Tant que vous avez peu de frais et un chiffre d’affaires modeste, la micro est rentable. Mais dès que vous investissez ou visez plus, elle devient pénalisante.
L’entreprise individuelle au réel : plus lourd, mais plus juste
Depuis 2022, l’EI a été simplifiée : plus besoin de créer d’EIRL pour séparer patrimoine perso et professionnel. L’entreprise individuelle au réel devient donc une vraie alternative pour ceux qui veulent aller plus loin.
Ses atouts :
- Vous déduisez toutes vos charges réelles (logiciels, loyer, essence, matériel, etc.)
- Vous pouvez récupérer la TVA
- Vous êtes imposé sur le bénéfice, pas sur le chiffre d’affaires
Mais ce statut implique :
- Une vraie comptabilité (livre-journal, grand livre, compte de résultat…)
- Une tenue rigoureuse des justificatifs
- Des déclarations plus techniques (TVA, BIC/BNC, liasse fiscale)
Le régime réel, c’est plus de paperasse… mais aussi moins d’impôt si vous avez beaucoup de frais ou un gros chiffre d’affaires.
Alors, que choisir ?
Tout dépend de votre situation. Si vous débutez avec un chiffre d’affaires modeste, peu de dépenses, et que vous cherchez avant tout la simplicité, la micro-entreprise reste la solution la plus accessible. Elle permet de se lancer sans se perdre dans l’administratif, avec des déclarations claires, peu de contraintes, et une fiscalité prévisible.
Mais dès lors que votre activité génère un chiffre d’affaires plus conséquent, ou que vos charges deviennent significatives (matériel, déplacements, sous-traitance, outils pro…), le régime réel prend tout son sens. Vous ne serez plus imposé sur tout ce que vous encaissez, mais uniquement sur ce qu’il vous reste une fois les frais déduits. Cela peut faire une grosse différence en fin d’année.
Autrement dit : tant que vous êtes dans une logique “light” (peu de frais, petit CA), la micro vous simplifie la vie. Mais si vous commencez à investir dans votre activité, que vous passez les seuils ou que vous voulez piloter votre rentabilité plus finement, l’entreprise individuelle au réel devient une option sérieuse.
Et si vous hésitez encore, le meilleur réflexe reste de simuler les deux cas avec un comptable ou un outil de prévisionnel : la réponse se trouve souvent dans les chiffres.