Créer une entreprise n’a jamais été aussi accessible. Mais entre les sites officiels, les conseils contradictoires et les plateformes payantes, difficile de s’y retrouver. Voici un guide clair, étape par étape, pour comprendre ce qu’il faut faire, dans quel ordre, et avec quelles conséquences.
Trouver une idée... et vérifier sa viabilité
Avoir envie d’entreprendre ne suffit pas. Une idée peut sembler brillante sur le papier, mais si elle ne résout pas un problème concret ou si personne n’est prêt à payer pour, elle ne survivra pas longtemps.
Avant toute démarche administrative, posez-vous ces questions simples :
- Mon idée répond-elle à un besoin réel ?
- Existe-t-il déjà des concurrents ? Si oui, en quoi suis-je différent ?
- Est-ce que je suis capable de l’exécuter seul(e), au début ?
Une bonne idée n’a pas besoin d’être révolutionnaire. Elle doit être exécutable, utile, et suffisamment claire pour qu’un client comprenne ce que vous vendez.
Choisir le bon statut juridique
Le choix du statut est une étape clé : micro-entreprise, SASU, EURL, association… chaque forme juridique a ses avantages, ses limites, et surtout, ses implications fiscales et sociales.
En résumé :
- Si vous lancez une activité en solo, avec peu de frais au départ → la micro-entreprise est un bon point de départ.
- Si vous prévoyez des charges importantes, ou si vous voulez un statut plus crédible → la SASU est plus adaptée.
- À plusieurs ? Il faudra regarder du côté de la SARL ou de la SAS.
Pas besoin de devenir expert en droit. Mais un mauvais choix peut vous bloquer, ou vous coûter cher en cotisations inutiles. N’hésitez pas à demander un avis à un expert-comptable.
Vérifier la disponibilité du nom
Le nom de votre entreprise, c’est votre identité. Et même si vous avez trouvé “le meilleur nom du monde”, il est peut-être déjà pris… ou protégé.
Vérifiez 3 choses avant de vous attacher à un nom :
- Sur le site de l’INPI (pour voir s’il est déposé en tant que marque)
- Sur Infogreffe (pour voir s’il est déjà utilisé comme nom de société)
- Sur les réseaux sociaux et en nom de domaine (pour vérifier la disponibilité des comptes)
Un bon nom, c’est un nom disponible partout, facile à mémoriser, et sans jeu de mots bancal.
Déposer (ou réserver) votre nom
Déposer une marque n’est pas obligatoire, mais si vous comptez construire une image forte autour d’un nom, c’est une bonne idée. Cela coûte environ 190 € pour un dépôt simple, valable 10 ans.
En parallèle :
- Réservez le nom de domaine, même si vous n’avez pas encore de site.
- Créez les comptes Instagram, X, LinkedIn ou TikTok associés. Même inactifs, ils vous éviteront de mauvaises surprises plus tard.
Rien de plus rageant que de lancer un projet… et de devoir changer de nom après coup.
Ouvrir un compte bancaire professionnel
C’est obligatoire uniquement si vous créez une société (SAS, SARL, etc.). Dans ce cas, vous devrez y déposer votre capital social, même symbolique (1 € minimum pour une SAS).
Pour une micro-entreprise, un compte bancaire dédié à l’activité suffit (il n’a pas besoin d’être “pro”, mais doit être distinct de votre compte perso) à partir de 10 000 € de chiffre d’affaires sur deux années consécutives.
Certaines banques 100 % en ligne facilitent l’ouverture de compte avec des offres spécifiques aux créateurs. Mais attention, le délai de validation peut parfois aller jusqu’à 10 jours.
Créer votre entreprise via le guichet unique
Depuis 2023, toutes les formalités de création passent par un site unique : le guichet unique de l’INPI.
Vous devrez :
- Créer un compte
- Remplir votre déclaration d’activité
- Fournir les pièces demandées (statuts, justificatif d’identité, attestation de dépôt de capital…)
Une fois validé, vous recevrez votre extrait Kbis : c’est le document qui prouve l’existence officielle de votre entreprise.
Avant ce moment, vous n’avez pas le droit de facturer.
Ne pas oublier l’après-Kbis
Une fois votre entreprise créée, l’administratif continue :
- Créer un compte sur votre espace impots.gouv.fr (pour les déclarations fiscales)
- Activer votre compte Urssaf (surtout en micro-entreprise)
- Penser à souscrire une assurance professionnelle
- Mettre en place des Conditions Générales de Vente (CGV) si vous vendez en ligne ou en BtoC
Beaucoup de créateurs s’arrêtent à l’étape du Kbis. Pourtant, c’est à ce moment-là que la vraie gestion commence.
Créer une entreprise, ce n’est pas compliqué. Mais le faire dans le bon ordre, avec méthode, c’est ce qui fait toute la différence.
Un lancement bien préparé vous évite des blocages juridiques, des dépenses inutiles, et beaucoup de stress.
Et surtout : prenez le temps de comprendre ce que vous signez, ce que vous engagez, et ce que vous créez.
Parce que ce projet, vous allez peut-être le porter pendant plusieurs années.