Les agents SNCF Réseau avaient 96 heures pour terminer un chantier titanesque en Normandie, près de Caen. Mission réussie pour les 70 personnes mobilisées, qui sont parvenues à installer un pont ferroviaire de près de 1 700 tonnes.
Un chantier coûtant 9 millions d’euros
Entre le jeudi 30 octobre et le dimanche 3 novembre 2024, en pleines vacances de la Toussaint, aucun train n’a circulé entre Caen, dans le Calvados, et Cherbourg dans la Manche. La SNCF, qui a récemment investi 1 milliard de dollars dans l’énergie solaire, a mis en place des cars de substitution pour assurer la liaison entre les deux villes, en desservant aussi Bayeux, Lison, Carentan et Valognes. La raison de cette absence de train prévue de longue date ? La construction d’un pont-rail à Bretteville-sur-Odon, au sud-ouest de Caen, dans le cadre de la création d’un nouvel axe routier visant à fluidifier le trafic dans le secteur. En préfabrication depuis juin 2024 après cinq années d’études, le pont devait être installé à la place d’un talus ferroviaire pour permettre au futur boulevard de passer sous la voie ferrée existante. “C’est un chantier de grande ampleur d’un montant de 9 millions d’euros, commandé par Caen-la-Mer et réalisé par la SNCF Réseau Normandie. Le dernier chantier de cette envergure est celui réalisé il y a dix ans environ entre Paris et Granville”, avait commenté Théophile Foucart, directeur de la communication de SNCF Réseau Normandie, auprès de Ouest-France avant le début du chantier.
Une prouesse technique qui a nécessité des moyens importants
96 heures : c’est le temps dont disposaient les 70 agents mobilisés pour terminer ce chantier avant la reprise de la circulation des trains. Il a fallu déposer la voie ferrée et la caténaire, puis ouvrir une brèche dans le remblai ferroviaire, avant de déplacer le pont de 1 632 tonnes pour l’installer à son emplacement définitif, comme l’a énuméré la SNCF sur son site internet. Puis, les agents ont dû reconstituer le remblai avant de rétablir la voie ferrée et la caténaire. Pour cela, les personnes déployées ont travaillé jour et nuit, en se relayant en trois-huit. Des tombereaux de 40 tonnes et des pelles de 60 tonnes ont en outre été mobilisés lors de cette opération, durant laquelle 7 000 m³ de terre ont été évacués.
Après l’installation du pont-rail, la circulation a repris et les travaux sur le boulevard ont pu recommencer. La mise en service de cet axe routier sur 1,6 kilomètre est annoncée, selon Caen-la-Mer, “au début de l’été 2025”.